L’École du Slam Jeuness’Art

Photo de famille lors du premier cours. © Jeuness’Art

L’Association Jeuness’Art, est une organisation malienne à but non lucratif dont l’objectif est de promouvoir les Arts, la démocratie, la citoyenneté et les droits humains. Elle entreprend plusieurs actions annuelles dans ce sens en mettant l’art au centre de ses actions. Partenaire de mise en œuvre de V4T, elle participe activement à la formation des jeunes artistes du projet Voice4thought Académie en faisant du coaching en théâtre sur les sites de Bankass, Bougouni, Macina et Douentza.

Le samedi 14 novembre 2020 s’est tenue la cérémonie de restitution de la 4ièmeédition de l’École du Slam à l’Institut Français du Mali. La cérémonie de restitution a été succédée par un spectacle de restitution dénommé « Democracrise ».

L’École du Slam se fait pendant les grandes vacances pour occuper le temps de la jeunesse très souvent en proie à l’inactivité intellectuelle qui peut donner lieu à des dérives comportementales. Nous essayons ainsi de canaliser le temps d’un mois une trentaine de jeunes. À la fin de chaque édition, une cérémonie de restitution est organisée pour présenter les désormais slameurs et leur remettre officiellement une attestation. En plus de la cérémonie de remise des attestations, un spectacle élaboré au cours de l’école est présenté au public.

« Démocracrise » est le spectacle de restitution de la quatrième édition de l’École du Slam. Il est écrit par les 30 élèves slameurs et la direction artistique de Jeuness’Art. Coïncident avec l’actualité nationale, il est le récapitulatif de 34 regards posés sur la dernière crise socio-politique qu’a connue le Mali. Il s’inspire de l’histoire de Sya Yatabaré comme la constitution violée par les sages et autres décideurs. Dans un récit mettant aux prises les camps et les belligérants, « Démocracrise » dans un mélange de slam, danse, conte, chant, mise en scène. Les termes qui ont dominé l’actualité y sont jaillis pour tenir la fraîcheur de l’actualité et les propositions sont dégagées pour contribuer à une démocratie réelle que le tâtonnement d’alternance à la tête de l’État.

Financée par le programme Star de la coopération Suisse et organisée par l’Association Jeuness’Art, cette 4ièmeédition a tenu toutes ses promesses aux yeux de tous les objectifs qu’elle s’était fixés. Spécialement dédiée à l’apprentissage du slam, cette École du Slam s’est mue en une véritable industrie citoyenne où pendant un mois, 30 candidats, sur la base d’un casting minutieux parmi 300 candidats ont été sélectionnés sur la base de leurs disponibilités, leurs connaissances en langue française et locales, en culture générale et surtout en slam. Formés en techniques d’écriture et de composition slam, en diction, en présence scénique, en communication et en une panoplie de rubrique faisant allusion à la citoyenneté active et participative, pendant un mois, les élèves se sont prêtés corps et âmes pour se mettre à profit les cours.

D’entrée, le représentant du programme Star a félicité l’Association Jeuness’Art pour la formation et pour l’initiative de cette école. Ensuite, la responsable des élèves slameurs a dans son intervention, remercié l’Association Jeuness’Art et tous les acteurs pour la formation et l’effet de ce mois de formation sur leur vision prochaine de la société. Le président de l’Association Jeuness’Art a remercié les élèves slameurs, leurs parents, les partenaires, et les slam masters qui ont contribué à réussir cette édition.

La cérémonie de restitution qui consacre la remise solennelle de leurs attestations, a été l’occasion pour eux, dans une combinaison scénique avec leurs slammasters (formateurs) et assistants de présenter leurs acquis par un baptême de feu autour d’une mise en scène dans un mélange hybride entre slam, théâtre et chant pour dépeindre la profonde crise sociopolitique qui a aboutit au coup d’État. Par ce spectacle, les élèves slameurs ont tenu à donner leurs points de vue divergents sur la crise et ses acteurs mais surtout faire des propositions citoyennes pour la reconstruction de la nation et de l’État maliens. A travers le spectacle « Democracrise », les désormais slameurs et leurs slam masters ont retracé le vécu du Mali, se sont plongés dans son histoire politico-sociale, dans ses crises pour diagnostiquer la démocratie, la corruption, les élections, le problème de l’éducation nationale à travers la crise scolaire, le communautarisme, le manque de leadership politique, l’immixtion des religieux dans la sphère politique, le viol répétitif de la constitution, les coups d’État et proposer des solutions.

Dans une salle de l’Institut Français qui a refusé du monde, la cérémonie de restitution de cette 4ièmeédition s’est terminée sous un standing ovation d’un public visiblement satisfait de la qualité du travail abattu par des les slameurs fraîchement sortis du moule de leur formation.

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