Le phénomène mototaxi à Bamako

Une moto-taxi dans les rues de Bamako. © Amadou Baba Sissoko

Dans le cadre des ateliers au cours desquels nos formateurs ont formé de futurs formateurs, une petite étude a été menée sur le phénomène des mototaxis dans la ville. Les données ont été recueillies par le biais d’entretiens et d’observations. Sur la base de ces données, une petite série de blogs a été rédigée, dont vous pouvez lire le premier ci-dessous.

Vous souhaitez en savoir plus sur nos méthodes de recherche et notre approche ? Lisez le blog de Tograbaye Alnoudjim ici.

Bamako, la capitale malienne est depuis quelques années une ville difficile à parcourir au vu de l’impressionnante augmentation du parc automobile et des engins à deux roues. Avec un tel nombre d’engins à moteur, la question de routes se pose avec acuité. Ces dernières en plus d’être peu nombreuses sont dans un état de délabrement et de dégradation sans précédent. C’est pourquoi la circulation routière devient de plus en plus un calvaire pour les usagers de la route. Parcourir la ville de Bamako à certaines heures de la journée est un parcours de combattant. Pendant que les vrais dougoulé, les connaisseurs de la ville, usent de raccourcis et contournent certaines routes pour échapper aux multiples bouchons non moins sans frais parce que la carburation augmente, d’autres qui n’ont pas le choix ou par méconnaissance perdent des heures dans la circulation.

Face cette situation, l’Anaser (Agence Nationale de la Sécurité Routière), avait entamé au mois de carême de l’année 2017 la réservation de certaines voies principales tous les après-midis à la circulation en sens unique afin de permettre aux jeûneurs de retourner à la maison pour la rupture du jeûne en famille. Ainsi, tous les jours pendant les 29 jours du mois de carême, à partir de 16h, les voies principales menant à Faladié (avenue OUA traversant les communes V et VI de la capitale), à Lafiabougou (voie traversant les communes III et IV du district de Bamako) tout comme la route de Koulikoro (voie traversant les communes II, I et la périphérie de Bamako) deviennent des voies où l’on circule à sens unique afin de permettre de vider le centre de ville de la population qui y vint passer la journée dans le cadre de leurs activités. Cette expérience fut appréciée à sa juste valeur par une bonne partie de la population même si elle a fait beaucoup de déçus notamment les taximen et les chauffeurs de Sotrama (nom des véhicules de transport urbain bamakois.) Ainsi, les mois de carême de 2018, de 2019 et de 2020 furent utilisés de la même manière. A partir du carême de 2020, la circulation à sens unique fut maintenue tous les jours. En plus de l’après-midi, tous les matins (de 7h à 9h), ces trois principales artères sont empruntées dans une seule direction afin de permettre aux travailleurs d’atteindre rapidement leurs lieux de travail. C’est pourquoi, les usagers de la route font tout pour être à ces deux rendez-vous de la journée (matin et soir) pour aller et revenir sans encombre.

Chauffeur de mototaxi à Bamako. © Amadou Baba Sissoko

Malgré cela, ceux qui ne peuvent pas respecter ces horaires pour des raisons qui leur sont propres tombent dans les bouchons et peinent à se frayer le chemin. En dehors desdits horaires, la circulation est chaotique surtout en certains endroits comme le centre-ville et ses alentours proches. Face à cette circulation qui ne cesse de se complexifier, une innovation est venue au secours des usagers de la route de la ville de Bamako. Il s’agit de l’initiative mototaxi Telimani d’une agence routière privée du même nom.

C’est au tout début de l’année 2021 que les bamakois découvrirent dans la circulation des jeunes juchés sur de motos particulières portant des shorts verts avec mention Telimani.

Conducteur de mototaxi Teliman dans la circulation de Bamako. © Amadou Baba Sissoko

A l’instar d’autres capitales sous-régionales (Accra et Lomé par exemple), il y a désormais à Bamako des mototaxis qui assurent le transport des populations. A l’instar des taxis ordinaires, ils transportent leur client jusque devant sa porte et à moindre coût d’où l’abandon de plus en plus des taxis ordinaires pour ces mototaxis qui « permettent à son usage de gagner plus de temps parce qu’il arrive plus vite et à moindre coût » expliquait un usager. Phénomène très répandu dans la capitale du Mali voire même dans d’autres régions du Mali comme Sikasso, Ségou, les mototaxis ont depuis quelques mois maintenant le vent en poupe au Mali d’où la prolifération des mototaxis. Des engins principalement à deux roues que les gens utilisent pour en faire des taxis d’où le nom mototaxi. C’est une idée née avec l’entreprise Telimani en bamanankan littéralement « rapidité » en Français. Depuis, plusieurs autres entrepreneurs privés se sont lancés dans le secteur opérant dans la plus illégalité au grand dam de l’entreprise mère.

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